Les « Electric » sont les 3 navires rapides utilisés par Mathias Sandorf pour transporter hommes et messages à travers la Méditerranée dans le roman éponyme de Jules Verne.
Ils posent quelques problèmes de reconstruction car la description textuelle ne correspond guère aux illustrations de l'édition originale Hetzel, illustrations pas forcément cohérentes entre elles d'ailleurs.
Il est évident que Verne pensait aux premiers torpilleurs Thornicroft en les décrivant , tandis que l'illustrateur a représenté un curieux mélange de cuirassé de l'époque (d'où le blindage de ligne de flottaison, l'avant en éperon) et de sous-marin (le kiosque de pilotage). C'est pourquoi cette maquette est basée sur ces illustrations, la description littéraire apparaissant comme trop réaliste et donc pas assez représentative du roman. Ceci influe aussi sur l'échelle car le roman décrit un navire de plus de 40 m de long alors que l'illustration montre un objet d'environ 40 pieds de long ! D'où l'importance de valider en cours d'exécution que l'échelle visée est cohérente avec les illustrations. Il y a aussi le problème de la torpille. Jules Verne indique que les Electric peuvent être gréés en torpilleurs. Or à l'époque où est écris ce roman (1885) , les premières torpilles Whitehead sont en développement depuis une dizaine d'années (1875 pour les premières « torpilles-poisson » Luppis-Whitehead) et le mode de lancement n'est pas encore bien fixé. Tout au plus peux-t-on estimer que les « torpilles » auxquelles fait référence Verne sont des bien des torpilles automobiles et non les caissons explosifs portés au bout d'une perche comme on les connaissait encore après la guerre de sécession. Divers systèmes de tubes lance-torpilles furent testés et dans l'un de ces systèmes conçus par Thornycroft les torpilles étaient montées sur des portants un peu comme des canots de sauvetage ! Cette solution était présentée comme intéressante car elle pouvait être rapportée sur des navires marchands pour assurer leur défense. Elle pouvait donc être retenue en accord avec le texte qui mentionnait que l'équipement de torpilleur était optionnel et uniquement monté si nécessaire. Toutefois les illustrations ne montraient rien de semblable donc un tube interne devait être retenu. Comme la position du kiosque interdisait un tube avant (très fréquent à l'époque) , un tube arrière , recouvert par des panneaux du pont et pouvant être utilisé pour convoyer du petit matériel lorsque la torpille n'est pas emportée fut finalement retenue. (la solution en tube ou sur portique furent utilisées conjointement entre 1880 et 1910). Ceci dessinait un navire finalement assez proche des torpilleurs à moteur Thornycroft des années 1880 mais qui eux utilisaient la vapeur pour la propulsion. Même les dimensions (16 mètres calculés sur la base des illustrations) étaient proches des dimensions des vrais matériels (18 m en 1871 pour un torpilleur à portiques , 19m pour un torpilleur Thornycroft bitube de 1883, 12m pour un monotube de 1916...à moteur à essence).
Sources documentaire -la technologia militare marittima dal 1776 al 1916 vol II
La base de ce scratch naval est ...un fuselage d'avion : le Lockheed Ventura Academy. La partie supérieure a été enlevée
Voilà la coque de l'Electric vue de dessous A : quille qui continue un renflement judicieux des trappes de soutes du Ventura B : le logement des ailes est obturé C : le pont en place D : le poste du mitrailleur ventral deviendra le redan pour les gouvernes
A cette étape là je me suis fait un socle pour positionner mon bateau sans que celui-ci se renverse
Deux vues de la coque et des principales superstructures terminées. A : la quille se continue jusque devant le kiosque sous forme d'un profilé triangulaire. B : le kiosque est basé sur de la...vaisselle en plastique Lundby (pour maison de poupée) C: la trappe supérieure vient d'un char au 1/35. D : le roof est une structure en carte plastique E : des panneaux amovibles pour le tube lance-torpille sont gravés sur l'arrière du pont
La plupart des séquences où apparaissent les Electric sont de nuit
Le kiosque est constitué d'un empilement de carte plastique (A) puis d'une assiette Lundby (B) . Le joint est fortement mastiqué en C
Pour la rambarde avant j'ai utilisé du métal blanc mis en forme sur un « moule » en carte plastique
L'accastillage est réalisé de la manière suivante : A : la rambarde en métal blanc (cf ci-dessus) B : le roof est détaillé avec du profilé Evergreen C : des éléments en photo-découpe (rails de canopée coulissante ?) servent à détailler le pont arrière D : les rambardes arrières sont en profilé Evergreen E : hélice « maison » : l'axe conique est un obus 1/35 F : protections en carte plastique pour l'hélice. G : blindage (?) au niveau de la ligne de flottaison : carte plastique H : les deux ancres sont surmoulées sur celles du Savannah qui était en cours de montage au même moment
Vérification que l'échelle choisie 1/72 correspond aux illustrations : c'est un pilote de l'US Air Force Airfix qui s'y colle !
Les trappes d'accès sont détaillées en carte plastique
